• À chaque printemps et à chaque automne, les amants de la nature, appareil-photo ou lunette d'approche "vissés" à leurs yeux, se donnent rendez-vous à l'un des plus grands rassemblements d'un oiseau fascinant: la Grande Oie des Neiges.

     

    La Quête de l'Oie

    Les Premières Nations l'appellent "L'Oiseau qui vient d'au-delà des vents du Nord" parce qu'à l'automne elle quitte l'extrême Arctique pour n'y revenir qu'une fois la neige perdue dans les souvenirs pour un temps afin de s'y reproduire. Associée au Clan de la Tortue, la Terre, cette grande migratrice est symbole de stabilité, la femelle et le mâle s'épousant jusqu'à la mort de l'un d'eux et c'est seulement dans ce dernier cas qu'il y aura remariage, la survie de l'espèce étant en jeu. Le mâle, fidèle compagnon, cou tendu, à l'affût, montera une garde de tous les instants auprès de son aimée couvante. Celle-ci, plusieurs fois par jour, mais pour un court laps de temps d'à peine quinze minutes, quittera le nid qu'elle a confectionné pour aller se nourrir, sans avoir auparavant recouvert ses oeufs de duvet afin de les garder bien au chaud et à l'abri des regards des prédateurs.

    À peine 24 heures après leur éclosion, pesant à peine 100 g, les oisons, déjà aptes à marcher, nager, plonger et manger, mais pas à voler..., suivront leurs parents dans une randonnée à pattes ... de 30 km qu'ils parcourront en quatre jours afin d'atteindre leur lieu de ravitaillement. L'été Arctique avec des journées de près de 24 heures d'ensoleillement et la quasi absence de prédateurs, ces deux avantages réunis leur permet, en à peine six à huit semaines, de multiplier leur poids par 20 !!! Les voilà donc fins prêts pour leur longue migration... En effet, à l'automne, le gel les empêchant de se nourrir, elles quitteront pour entreprendre un voyage d'une distance de 3000 à 4000 kilomètres qui les mènera sur la côte Atlantique aux États-Unis, où elles passeront l'hiver. Les "petits" pourront compter sur leurs parents car ces derniers prendront soin d'eux pendant un an et parfois au-delà.

    À une vitesse de croisière de 55 km/h, avec des pointes de 100 km/h, pouvant parcourir 1000 kilomètres d'un seul "jet", ces grandes voyageuses offrent un spectacle hallucinant quand elles traversent le ciel de Québec en direction du Cap Tourmente où elles en profiteront pour se refaire des forces afin de se rendre jusqu'à leur site d'été, situé encore à 900 kilomètres. Elles posteront des sentinelles (des célibataires...) afin de faire le guet et au moindre signe de danger, ces dernières donneront l'alerte et à ce moment.... ce sera l'envolée !!!!  De la fin septembre jusqu'à la fin octobre, elles se nourriront de rhizomes (racines) du scirpe d'Amérique qu'elles couperont grâce à leur denticules. Et, enfin, à la fin du mois d'avril, elles rebrousseront chemin afin de retourner vers leur territoire nordique presque exempt de prédateurs, leur permettant ainsi de se reproduire en toute quiétude et elles nous feront le plaisir, encore, de faire un arrêt au Cap Tourmente (en moins grand nombre toutefois).

    Chez mes frères amérindiens, la personne, dont l'animal totem en médecine est l'oie, invite à la quête spirituelle, nous entraînant vers une transformation intérieure profonde, nous libérant de nos carcans afin d'ouvrir notre esprit à l'aventure et la créativité. Dotée d'une excellente vue, elle nous ouvre les yeux sur les avenues qui s'offrent à nous.

    Franchir les frontières d'un monde inconnu n'est jamais simple et demande un travail de longue haleine, travail qu'elle saura accomplir si elle vibre positivement afin de s'élever toujours plus haut... nous entraînant avec elle... si on le veut bien.

    (ici, un juvénile)

     

    La Quête de l'Oie

    Linda

     

    Photos: Aucune reproduction autorisée sans mon autorsation.


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